Dakar… Bamako, un Nonchalant Express
Prendre le chemin de fer en Afrique, et surtout le Dakar-Bamako, relève encore de l’aventure. Elle déplaira aux amoureux des TGV et des moelleux fauteuils pullman mais elle représentera un souvenir inoubliable pour tous ceux qui sont capables de braver la chaleur et l’inconfort : ils seront récompensés par la beauté des paysages traversés et par les innombrables contacts noués avec les autres voyageurs. Toute l’Afrique de l’ouest voyage et déménage par ces trains de brousse. Pendant plus de trente heures, le temps de parcourir les 1.300 km de la ligne Dakar-Bamako, les liens se tissent avec des Wolofs, des Sérères, des Peuls, des Soninkés, des Bambaras, et même avec des peuples de la Guinée, du Burkina-Faso et de la Côte d’Ivoire. Mieux vaut se renseigner avant de prendre le train, la ligne est parfois interrompue. Les réservations se font à la charmante petite gare de Dakar, construite à la fin du XIXe siècle, en face du port. Au départ le matin, deux options existent : la « rame malienne » ou la « rame sénégalaise » (la plus confortable). La Régie des chemins de fer sénégalais se partage en effet cette ligne avec son homologue malien. Le chemin de fer traverse d’abord la banlieue de Dakar : Tiaroye, Rufisque, Bargny, et arrive à l’embranchement de Thiès. Ici, la voie se divise en deux branches : celle du nord, la première construite, relie Saint-Louis, ancienne capitale du Sénégal. Celle de l’est traverse les régions de Diourbel, du Siné-Saloum et du Sénégal oriental avant d’aboutir à Kidira (645 km), poste frontière du Sénégal et du Mali. A Thiès se trouvent les ateliers de réparation et la direction de la Régie des chemins de fer sénégalais.

Pays Dogon, à Flanc de Falaise
Le pays Dogon n’en finit pas d’émerveiller les voyageurs. Deux raisons à cela : des paysages parmi les plus beaux d’Afrique avec des villages accrochés au flanc d’une falaise traversée de failles de 80 kilomètres de long ; et surtout, un mystérieux peuple d’agriculteurs, à l’identité culturelle bien marquée, les Dogons. Récit d’un trek au Mali, entre Sangha et Koundou Dâ, au cœur de ce fascinant pays Dogon. À l’œil nu, on distingue à peine ces villages de pisé accrochés à la roche couleur de miel. Ils sont pourtant près de trois cents, tout le long et de part et d’autre de la falaise de Bandiagara, centre de gravité du Pays Dogon. Non moins fascinante se révèle la façon dont, au fil des générations, ce peuple d’agriculteurs a sculpté un paysage lunaire afin d’y survivre. Quelques itinéraires existent pour découvrir le Pays Dogon, joyau africain.
• Djenné, la ville en pisé : Le premier réveil commence par un au revoir, avec les rives du Niger : c’est en minibus et par la piste que nous quittons Kouakourou pour rejoindre Djenné. Cerclée par les eaux du Bani, cette ville est l’écrin de la plus grande mosquée en terre du monde, réplique de celle détruite en 1830 par l’empereur peul Sekou Ahmadou. Les angles arrondis et les excroissances caractéristiques de l’architecture soudanaise se découpent dans l’azur, surplombant le marché du lundi. Déjà centenaire, la mosquée nous rappelle aussi que près de neuf Maliens sur dix sont musulmans. Mais c’est pour l’ensemble de son bâti en pisé que cette ville de 14 000 habitants est classée par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité. Dans ce dédale d’argile, on distingue les différentes influences architecturales d'Europe.
• Culture dogon, entre ciel et terre : Découverte, étudiée et popularisée par l’ethnologue français Marcel Griaule (mais dont les travaux sont contestés par certains chercheurs), la culture et les croyances des Dogons découlent d’une cosmogonie théorie de création de l’univers racontée, transmise et exprimée par la tradition orale, les portes en bois sculpté comme la vie quotidienne. Bien qu’originellement animistes ils croient en des divinités secondaires, des forces de la nature personnifiées et aux esprits des ancêtres les Dogons célèbrent un dieu créateur, Amma, qui s’accoupla avec la terre d’argile, donnant naissance à Nommo, symbole de vie, d’eau, de soleil, et le renard, incarnation de la guerre, de la sécheresse ou de l’impureté. La vie dogon est commandé par l’étoile Syrius B, ce qui fait du peuple dogon des astronomes...

Fin du Voyage… à Bamako
Fondée sans doute au XVIe s par des Sarakolés, Bamako, au centre du Pays mandingue, est aujourd'hui une grande ville située au bord du majestueux Niger. Elle tire son nom de deux mots bambaras, bama et ko, signifiant « le marigot aux caïmans ». Composée d’une soixantaine de quartiers, Bamako est immense et continue de s’étendre. La sécheresse a accéléré l’exode rural et le nombre d’habitants a doublé en dix ans. Malgré un trafic chaotique, Bamako a gardé une atmosphère provinciale où existent encore des quartiers presque villageois. Le musée national du Mali, une première étape idéale pour découvrir l'histoire du pays à travers une riche collection d'objets archéologiques. Ne manquez pas les tissus très variés et les marionnettes traditionnelles. La Grande Mosquée de Bamako, ses deux grands minarets de béton.
• Les marchés de Médine et Central : Le marché de Médine est situé sur un vaste terrain en pente entre le grand stade et le quartier Hippodrome. Le visiteur peut s’y promener en toute tranquillité sans sollicitations abusives des commerçants comme dans les autres marchés. C’est aussi le marché le moins cher. Une partie du marché est consacrée aux coiffures : les femmes y viennent se faire tresser et rajouter des mèches. C’est un marché réellement destiné aux Maliens : vous y trouverez peut-être moins de souvenirs (encore que l’on y trouve parmi les plus beaux tissus aux meilleurs prix) mais vous pourrez passer un excellent moment, faire des rencontres sympathiques au détour d’une venelle. A l’intérieur du marché, voir le marché aux herbes. Vous pourrez consulter un herboriste de pharmacopée traditionnelle
• Sur les rives du fleuve Niger : Nichée sur la rive nord du fleuve Niger, dans le sud-ouest du Mali, Bamako est la capitale d'un des pays les plus pauvres au monde. Mais c'est aussi une ville pleine de vie, parsemée de marchés et de mosquées, avec des airs de village. Bamako fut fondée au XVI siècle. En langue bambara, Bamako signifie « marigot du crocodile ». Ses diverses ethnies font de cette métropole, un lieu cosmopolite. En outre ses édifices (Sa grande mosquée, son institut national des arts, la mosquée de Hamdalaye) offrent un éventail impressionnant de monuments. De quoi gâter touristes en quête de découverte. C'est également au cœur de la capitale Malienne que se trouve le siège de la BCEAO (la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest.) Ne résistez pas à de visiter la plus belle capitale africaine.