Kyoto, Représentant du Japon Traditionnel
Kyoto n’existe pas… pour parodier le titre du roman d’Antonio Torres Blandina (Le Japon n’existe pas). Il n’y a pas une ville de Kyoto, mais des dizaines, des centaines, des cachées, des visibles, et des villes surgies d’autres temps, au hasard d’une promenade ou d’un temple. À Tokyo, tout va vite. À Kyoto, on ralentit sacrément. Le contraste est saisissant à peine a-t-on posé le pied sur le quai de la gare. On s’aperçoit rapidement que la ville est très éclatée, les lieux d’intérêt sont situés aux dix coins de cette ancienne capitale. Kyōto n'est pas le Japon a-t-on coutume de dire. C'est le Japon traditionnel. Ancienne capitale du Japon, Kyōto est située, comme Tōkyō, sur l'île de Honshū et dans la région du Kansaï. Le Shinkansen, train à grande vitesse, relie Tōkyō à Kyōto en 2h40. Kyōto est à 1h15 de l'Aéroport International du Kansai, à côté d'Ōsaka. La vieille ville abrite une profusion de temples, de palais et de jardins, tous plus fascinants les uns que les autres. Il y a plus de 2 000 jardins japonais à Kyōto. Le Temple Kinkakuji ainsi que 16 autres temples et sanctuaires sont classés au patrimoine mondial par l'Unesco et font de Kyōto une destination spirituelle incontournable. Dans les ruelles aux maisons de bois, vous croiserez les geikos, les belles geishas de Kyōto. Il faut voir le marché traditionnel de Nishiki, partir sur les routes du thé, déguster une glace du thé matcha et savourer le thé sencha local, assister à une représentation de théâtre traditionnel. Kyōto c'est aussi un environnement naturel remarquable. Prévoyez des randonnées, sur les pentes du mont Hiei, et de programmer une excursion sur les rives du lac Biwa et &également à la découverte d'Ōsaka.
Expérience d’un Voyage en Shinkansen
C’est le train dont on a entendu parler, dont on rêve peut-être un peu secrètement, même les plus réfractaires aux courbes industrielles. Qu’il est beau ce Shinkansen blanc et bleu, avec sa tête en forme de canard. On se faufile sur le quai de la gare, histoire de pouvoir apprécier ses arrondis et tout le cérémonial de passation de cabine entre les agents ferroviaires. Précision. Regard sur le carnet de notes. On scrute l’horloge. Un petit thé vert en canette pour patienter. Et voilà, nous sommes installés. Existant depuis 1964, le Shinkansen peut faire des pointes à 320 km/h. Des gares sur le trajet entre Tokyo et Osaka lui sont dédiées spécifiquement (comme « Shin-Osaka » par exemple). Ils ont tous des petits noms poétiques. Le nôtre, c’est nozomi, qui signifie espoir. D’autres s’appellent lumière ou écho, pour désigner la vitesse.
• Kyoto, tout le monde descend : L’arrivée à la gare centrale de Kyoto (photo) est étrange à plus d’un titre. Déjà, précisons que nous arrivons à la gare JR (Japan Rail). Une précision qui peut sembler anodine, mais qui s’avère cruciale ! Il faut savoir que le système ferroviaire japonais est réparti en différentes compagnies. Jusque-là, rien de bien méchant. Mais le plus difficile commence lorsque l’on comprend que les compagnies ont elles-mêmes leurs propres… gares. Il y a donc plusieurs gares à Kyoto, comme ailleurs au Japon. Il faut le savoir avant de s’engager dans les recherches de trajets, horaires et prix. Et surtout ne pas se tromper pour gagner le lieu choisi le jour du trajet… Pour les trajets en train, nous vous conseillons de prendre votre temps et d’aller poser toutes les questions au guichet,à Kyoto, on parle aussi l’anglais.
• Transports à Kyoto : Quel moyen de transport utiliser à Kyoto… La question se pose vite, tant la ville est étendue. Les deux lignes de métro desservent quelques zones utiles, touristiques, toutefois cela revient très vite cher. Un trajet peut vite grimper à 8/10 € par personne. Notez quand même le système de paiement. Là encore, ne pas se tromper. Sur certains trajets, le métro et le train se combinent, mais ce ne sont pas les mêmes compagnies. Il faut donc acheter un billet pour le métro, s’arrêter, faire valider son trajet, et reprendre un autre billet pour l’autre trajet en train, etc. Un coup à prendre, mais assez complexe au démarrage, et loin de nos schémas d’utilisation. C’est ça, aussi, le voyage. Le bus est un peu plus économique, bien réparti à travers la ville, et pratique. Des cartes forfaitaires existent pour satisfaire chacun.
La Sagesse du Temple Kiyomizu Dera
Pas facile de faire son choix entre les nombreux temples. Pas facile du tout… Tous semblent à la lecture du guide, superbes, inévitables, magiques… Et le pire, c’est que c’est vrai. Le Kiyomizu-Dera (photo) compte parmi les plus beaux moments du voyage à Kyoto. Massif et volumineux, il donne pourtant l’impression de flotter sur cette colline boisée. Le temple est une plate-forme, soutenue par 139 énormes piliers de bois. Son nom signifie « eau pure ». Il est dédié à Kannon Bosatsu, une divinité bouddhiste très appréciée à travers tout le Japon. L’histoire veut qu’Enchin, un moine, ayant découvert la source d’eau pure sur cette colline, ait décidé d’en faire un lieu de culte pour Kannon. Un jour, au VIIIe siècle, Sakanoue Tamuramaro (758-811) vint chercher sur cette colline des daims, censé apaiser les femmes enceintes.
• La beauté du Pavillon d’Or : Découvrir enfin le Pavillon d'Or, dont Yukio Mishima a fait le symbole de la beauté absolue dans son célèbre roman. On scrutait la couverture du livre de poche qui le représentait. Ce n’était pas possible. Il ne pouvait pas être aussi beau… Ce Kinkaku-ji est même plus beau qu’en rêve. Venir tôt le matin, histoire de ne pas être dérangé par la foule tonitruante d’élèves en goguette. En 1397, le shogun Ashikaga Yoshimitsu, le Louis XIV japonais, fit construire au bord d’un étang ce pavillon, sorte de résidence secondaire, afin d’éviter la cohue du centre. Comme on le comprend. Les lieux respirent la sagesse. En 1950, un jeune moine mit le feu au temple et se suicida. Cet épisode tragique a inspiré le roman de Mishima. Il fallut reconstruire le Pavillon d’Or, mais, avec ce phénix dressé sur le haut de sa toiture.
• Le bonheur en cuisine : Les gourmands sont ravis au Japon. Il y en a pour tous les goûts. Bien sûr, on s’amusera à déguster sushis, makis, sashimis et autres plaisirs à base de poissons, légumes et autres condiments mystérieux dans les restos dédiés, où le tapis roulant fait défiler sous vos yeux ébahis des compositions inédites. Petit plaisir : l’aubergine en saumure, qui devient bleu schtroumpf. L’occasion aussi d’admirer la dextérité des cuisiniers, maîtres dans l’art de trancher avec ces couteaux très onéreux, à la lame bien acérée. Un vrai savoir-faire. D’autres préfèreront s’arrêter dans quelque échoppe pour apprécier une soupe de nouilles épaisses, des udons, à base de sarrasin (soba). Le tout arrosé, pour les plus sages, d’un thé au soba, précisément voluptueux. Les amateurs d’alcool feront la découverte de nombreux sakés