Carnets de Voyage
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Australie, Découverte de Grandeur Nature
Dans le Territoire du Nord australien, il ne faut pas avoir peur d’avaler des kilomètres. Voilà un pays assurément illimité. L’œil s’y perd à l’horizon dans une infinitude de bush dont on croit parfois ne jamais réussir à voir le bout. Les bourgades sont rares. Vraiment rares. D’ailleurs, avec 250 000 habitants dans une région grande comme la France, l’Espagne et l’Italie réunies, chaque Territorien a droit à 5 km2 par tête de pipe. Dans ce « No Man’s Land », le Top End, situé comme son nom l’indique tout en haut, fait presque figure d’oasis. Tropical là où l’intérieur est désertique, soumis au régime de la mousson, ce pan de nature largement indomptée collectionne les forêts tropicales inondables, les rivières infestées de crocodiles d’estuaires, les termitières et les communautés aborigènes. Un voyage au plus près de la vraie Australie. Le nom Top end, signifie le « Bout du dessus ». Arrimé à un cap et s’étendant au sud de Darwin en direction d’Alice Springs, le Territoire du Nord contient la presque totalité des paysages tropicaux du pays. Le parc national de Kakadu (patrimoine mondial de l’Unesco) en est un concentré admirable. La diversité des paysages du golfe de Van Diemen à la terre d’Arnhem n’a d’égale que la diversité des espèces : plaines inondables bordées d’escarpements abrupts, cascades monumentales, réseaux d’estuaires, étendues de carex, forêts marécageuses abritent une faune et une flore sauvages dont l’inventaire exhaustif est impossible. Des peintures rupestres vieilles parfois de plus de 30 000 ans (Nourlangie Rock, Ubirr Rock) témoignent de leur vie quotidienne, croyances et récit qui fonde la mythologie aborigène..

Parc de Kakadu, un Pays dans le Pays
Plus grand parc national australien, Kakadu couvre un immense territoire : 20 000 km2, l’équivalent de la moitié de la Suisse. Plus qu’un parc, c’est un pays. Le pays des Bininj et des Mongguy, les Aborigènes qui veillent depuis plus de 60 000 ans sur ces terres sauvages, patiemment modelées par l’érosion, les feux de brousse et le cycle annuel de la mousson. Lorsqu’il pleut, l’eau envahit tout. En janvier, en février, il n’est pas rare qu’il tombe autant d’eau ici en une journée qu’à Paris en un mois ! Résultat : les rivières sortent de leur lit en s’étirant, envahissent les plaines littorales et coupent les rares routes. Les animaux se dispersent et les salties en profitent pour prendre le large, remontant dans l’intérieur des terres. L’hiver, a contrario, les animaux se regroupent aux points d’eau. En août, Mamukala et Yellow River grouillent de vie. 
Kakadu, patrimoine aborigène : À Ubirr, à Burrungkuy (Nourlangie Rock), la nature s’efface devant l’interprétation qu’en ont faite les hommes. Sur les parois se répandent des créatures mythiques : le puissant Homme-foudre, le Serpent arc-en-ciel (protecteur lié au cycle de l’eau), des danseurs, des poissons-squelettes. Ces dessins réalisés à l’ocre rouge ou jaune, relevés de craie, ont valu au parc de Kakadu un double classement au Patrimoine mondial, au titre de bien naturel et culturel. Toujours sacrés, les sites de peintures rupestres aborigènes ne sont accessibles que du lever au coucher du soleil. Un moment idéal pour s’y rendre lorsque, en fin de journée, depuis Nadab Lookout atteint en crapahutant un peu, le regard se répand sur la plaine inondée de lumière, quelques palmiers s’y dressent et les affleurements rocheux.
Fièvre de l’or à Pine Creek : Kakadu s’efface et le néant reprend. Prochaine étape : Pine Creek, au confluent de la Kakadu Highway et de la Stuart Highway (qui relie Darwin à Adelaide en traversant le pays). Posée à côté de la route, cette bourgade de 330 habitants dix fois moins qu’en 1900 doit son existence au télégraphe. En creusant le sol pour y planter un poteau en 1870, les ouvriers tombèrent sur une première pépite. Une ruée vers l’or en bonne et due forme s’ensuivit. Depuis, on s’y retrouve le premier week-end de juin pour les championnats d’orpaillage. En 2015, la compétition a été remportée par une petite fille du coin, tout juste âgée de… 5 ans...De quoi « acheter plein de fraises ». Une envie raisonnablement déraisonnable, compte tenu du climat local. Corollaire du boom aurifère, le train débarqua en 1889...

Les Gorges Spectaculaires de Nitmiluk
Quatrième agglomération du Territoire du Nord (avec 6 300 habitants), Katherine, ville de cow-boys australiens et de planteurs de cacahuètes d’origine russe, n’a rien d’une beauté. On y compte davantage de thrift shops (friperies) que de bonnes raisons de s’y arrêter. À une (notable) exception près : ses hot springs sourdant de terre à 32 °C, qui forment un bassin et une délicieuse petite rivière limpide et chaude sinuant doucement sous les grands pandanus. De là, les gorges de Nitmiluk, que l’on appelait encore récemment Katherine Gorge, sont à une demi-heure de route parfaitement goudronnée. Née dans ce chaos de grès orangé, la rivière s’y est taillée un chemin à force de crues mémorables, dessinant au fil du temps un chapelet de 13 gorges. La plus haute dresse des falaises de 70 m. Tout étant géré par une compagnie privée,
Mataranka, un bain au cœur du bush : Beaucoup rebroussent chemin à Katherine pour regagner Darwin en ligne droite, bouclant ainsi dans la semaine l’itinéraire du Nature’s Way (environ 1 000 km). D’autres, prêts à affronter le vide intersidéral de l’outback, se lancent dans la grande traversée vers Alice Springs (1 183 km), Ayers Rock et, pourquoi pas, Adelaide (2 717 km) et l’Australie du Sud (joli périple). À défaut d’afficher une si grande ambition ou d’être en congé sabbatique, il serait dommage de ne pas pousser au moins jusqu’à Mataranka, une bourgade poussiéreuse de bord de route, où l’on ne peut s’empêcher de freiner pour admirer la très kitch termitière sculptée d’un bas-relief de buffle… Après, il faut aller se baigner. En plein bush. Non contente d’avoir accès à un peu d’eau, Mataranka a même droit à de l’eau chaude.
Adelaide River, gare aux crocodiles : C’est le matin qu’il faut venir. Lorsque les crocodiles ont encore faim. Dans la poussière de la piste, on rejoint la berge de l’Adelaide River, née à plus de 200 km de là, dans le parc de Litchfield. Sous ses abords débonnaires, ce petit fleuve au débit deux fois supérieur à celui de la Loire, cache un secret de taille : il est l’un des plus infestés de crocodiles d’estuaires d’Australie. Bien que territoriales et solitaires, ces sales bêtes ont pris l’habitude, ici, de se frotter les écailles pour casse-croûte sur les carcasses de poulet faisandées offertes pour les attirer. But du jeu… Remonter la ligne au dernier moment pour forcer le saltie à sauter hors de l’eau. Certains montrent tout, jusqu’à la queue… Record du coin, Brutus, 5,50 m. Aussi affabulateurs que, des guides évoquent des crocos ayant atteint 8 m.